L’évanescence désigne quelque chose qui s'envole, qui, en raison de sa légèreté, de sa fragilité, de sa délicatesse, paraît voué à disparaître d’un instant à l’autre.
Date
2024
Crédits
Sébastien Bayette
La série Évanescence capture l’essence même de l’état de transition qui caractérise l’enfance comme la saison d’été, et joue avec les limites de la photographie analogique. À travers ses images baignées dans une dichotomie chromatique saisissante – du rouge incandescent au bleu-vert aquatique, bordé d’une frange émeraude – le photographe compose une ode visuelle à l’impermanence. La lumière, travaillée comme une matière liquide, devient le médium principal de cette exploration. Une mer scintillante dont la surface fragmentée devient une constellation de reflets, entre abstraction et réalité; un plongeon qui évoque le désir de l’enfance de se libérer de toute gravité, un torse juvénile, entre ombre et lumière, capturé comme une sculpture éphémère,… partition chromatique distinctive qui devient la signature de la série. Cette approche expérimentale transforme chaque image en une méditation sur la fugacité : celle de l’été qui file entre les doigts comme de l’eau, celle de l’enfance qui s’échappe inexorablement vers l’âge adulte. Le cadrage serré, presque intimiste, associé aux accidents de lumière volontaires, nous plonge dans une dimension où réalité et souvenir se confondent, comme ces journées d’été, comme celles de l’enfance, dont on ne retient que des fragments.